Zenga a fait le choix radical de travailler exclusivement la matière dentelle. C’est son
medium. Elle pose les dentelles sur de larges fonds de soie sauvage et l’aventure
commence : elle explore la ligne, le mouvement, la couleur, la lumière… elle explore
les chemins de vie. La dentelle lui propose des motifs qu’elle choisit de respecter ,
« ne jamais couper droit dans la dentelle, respecter absolument les dessins imaginés
par les dentelliers ». C’est une contrainte certes, mais cette contrainte est
génératrice de surprises, d’inattendus. Zenga dit : « c’est la dentelle qui amène la
poésie dans mes créations ».
Zenga ne décide pas à l’avance du dessin qu’elle va créer, elle laisse la dentelle la
guider. C’est toujours une dentelle précise, posée sur une soie sauvage d’une
couleur précise qui va provoquer le coup de foudre et faire naître l’élan créateur.
Après ce premier élan, la création se poursuit lentement par l’assemblage de
différentes dentelles.. « Toutes les dentelles n’acceptent pas d’être posées à côté
d’une autre dentelle. Je cherche celles qui acceptent de dialoguer entre elles . Ce
que j’aime par-dessus tout, c’est juxtaposer des dentelles mécaniques
contemporaines et des dentelles anciennes, mécaniques ou faites main, assembler
des dentelles très différentes, simples ou épaisses, perlées ou non, de toutes les
couleurs ».
Puis, après le temps créatif et agité où la main suit les mouvements de l’âme, la main
entre seule dans le temps méditatif de la couture.
Les dentelles Sophie Hallette sont très présentes dans ses œuvres, à l’image de ce
« Fouillis d’herbes », œuvre quasiment monochrome dont le point de départ est la dentelle.
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